J’ai passé presque 4 jours complets sur la splendide plage d’Otres, avec pour programme: farnienter, sommeiller, profiter, admirer, nager et randonner. Je passais une journée entière entre mon transat face à la mer, à l’ombre des pins, ma petite marche sportive le long de la plage, la lecture et l’écriture.
Apres un réveil plus ou moins tardif, je traversais la route qui me séparait de la plage et retrouvais Nassie, la petite propriétaire de la guest house d’en face, à qui j’empruntais un transat pour la journée. Je lui achetais de l’eau en quantité ainsi que mon petit Coca Light de l’après-midi, que je sirotais en sa compagnie. J’ai cependant bien vite abandonné tout essai culinaire après le fameux pancake a la banane qui m’est arrivé fourré de fourmis et petites bêtes à pattes noires que j’avais tout d’abord pris pour des graines de bananes. Après la troisième bouchée, je dus me résigner à rendre ce pancake hyper-proteiné, que Nassie m’a repris, confondue d’excuses. Elle me servit à la place une mini baguette rassis et un pot de beurre tellement rance qu’il virait couleur moutarde, que je fis cependant mine de grignoter pour sa plus grande satisfaction.
Mis à part ce petit épisode, nous passâmes d’excellents moments avec sa famille que je vous invite a découvrir ici.
Je rencontras également Ben, hollandais vieux loup des mers qui a élu domicile entre Sihanoukville et Siem Reap depuis maintenant 8 ans. Il est arrivé alors que la plage d’Otres était encore complètement déserte, les premières huttes et hostels datant d’il y a 4 ans seulement. L’esprit magique du lieu est toujours bien là cependant, la plage étant préservée et même nettoyée en partie. Au delà, le rivage se transforme en dechetterie, déchets venus de la mer ou détritus abandonnés par les locaux et les touristes, un bien triste tableau.
Je rencontras également une espagnole, nous avons parlé des heures sans même nous échanger notre nom. Les bras intégralement tatoués, elle était de plus facilement reconnaissable à son pied droit et son bras gauche plâtrés!
« Une mauvaise chute a Koh Lanta où j’escaladais une falaise seule, il y a 3 semaines » me dit-elle. Et d’ajouter: « Techniquement, je ne devrais pas marcher mais on a qu’une vie, pas vrai? ». Moi, la spécialiste du pied tordu, la regardait d’un air sceptique.
Revenons à mon planning de la journée. Le soir venu, alors que le soleil commençait a descendre lentement dans le ciel, je faisais quelques brasses dans une eau tellement chaude qu’elle n’apportait guère qu’une désagréable moiteur salée, puis me balançais dans un hamac ou sur une petite balançoire montée sur un arbre, admirer les derniers rayons du soleil.
A peine rentrée dans ma hutte qu’il faisait déjà nuit noire. Munie de ma lampe frontale, j’entreprenais les préparatifs de la soirée. Le rituel douche/ biafine/ baume du tigre/ habillage terminé, j’allais me poser à l’une des tables de mon petit restaurant déguster des plats khmers plus délicieux les uns que les autres.
Des journées qui mériteraient d’être sans fin…
