Rencontres sous-marines extraordinaires

Sur terre ou dans l’eau, les Galápagos nous ont enchanté de leurs trésors cachés. Voici une petite compilation de ces découvertes sous-marines, ces surprises étonnantes, ces vues enchanteresses et ces grosses frayeurs également!

Tête-à-tête (ou presque) avec une raie manta.
Commençons par la plus extraordinaire et la plus terrifiante de ces découvertes! Nager avec une raie manta fait partie de ces rêves que nous, pauvres snorkelers, et contrairement aux plongeurs, ont rarement la chance d’honorer. Et pourtant… Miles nous avait parlé de ses raies manta qui remontaient a la surface, phénomène rare, lors de son excursion a dans les tunnels de lave. Il n’en fallait pas plus pour nous décider, Eren et moi, à tenter l’aventure! 10 minutes après avoir quitté le port, nous apercevons à quelques mètres seulement du bateau un mouvement sur les ondes puis une énorme nageoire surgir de l’eau, nageoire que je prends tout d’abord pour un aileron de requin avant de réaliser qu’il s’agit là d’une pirouette de raie manta! Nous nous jetons à l’eau! Trop tard cependant, la raie manta ne nous a pas attendu. Pas décontenancé pour autant, Dario et Leonardo, nos 2 sympathiques guides de la journée, se donnent pour mission de nous trouver une autre manta raie, et ce n’est pas simple! Même gigantesques, les raies manta sont extrêmement rapides.
Au signal de Dario, nous retentons notre chance, palmes chaussées et masque sur le nez; nous nageons frénétiquement dans les différentes directions que s’égosille à nous donner Dario du bateau, car une fois en plein milieu de l’océan, difficile de se repérer! Nous nageons à l’aveugle: pas de fond à observer, juste un écran trouble, bleu-vert, sur 180 degrés. L’excitation est à son comble; une partie de moi fait de mon mieux pour enfin retrouver la fameuse raie, une autre est terrifiée de voir surgir l’énorme « Diable de mer » du rideau bleu-vert qui m’entoure…
Enfin, elle se manifeste! Nous sommes à présent tous les 3 réunis, la raie se profile à notre gauche puis passe sous nos pieds, à quelques 3 mètres de là, avant de disparaitre à nouveau. 4 mètres de diamètre, des taches noires sur un corps cartilagineux immense et qui semble s’envoler à chaque battement de nageoire. Le spectacle ne dure que quelques secondes mais restera à jamais grave dans ma petite mémoire. Nous remontons sur le bateau, comblés et ahuris, je suis rassurée quand j’entends mes compagnons de tuba avouer qu’ils ont, eux aussi, eu une peur bleue…

Tête-à-tête avec une tortue marine
J’en rêvais, les Galápagos l’ont fait! Jamais, au cours de mes pourtant nombreuses sessions de snorkeling, en Asie ou en Australie, de la Grande Barrière de Corail à la fameuse Île des Tortues des Philippines, n’avais-je eu le privilège de nager ou même d’entrevoir une tortue marine.
Imaginez-vous donc mon état quand, alors que je nage tranquillement avec mon masque et tuba dans la petite crique de Las Tijeratas à San Cristóbal, seule au milieu des petits poissons multicolores, je vois poindre dans le coin gauche de mon masque un animal bizarre et plus gros que la normale, que je prends de prime abord pour… un ornithorinque?? Mes yeux me jouent des tours ou les quelques degrés de l’eau de la crique commence à m’atteindre les neurones… Après une deuxième analyse, je réalise qu’il s’agit d’une tortue bien sûr! De taille moyenne, elle me passe nonchalamment devant, ses pattes brassant l’eau d’un rythme lent et monotone. Je suis immobile, ai pratiquement arrêté de respirer, les mains croisées devant moi, en totale admiration devant cette beauté marine, sa gueule allongée, sa carapace zébrée de reflets verts et or. Je me remets lentement à bouger, consciente du froid qui en a malicieusement profiter pour me congeler sur place, la suit quelques instants avant de la regarder, presque les larmes aux yeux, disparaître dans les ondes turquoises.
Imaginez à présent une tortue 3 fois plus grosse, ma taille pratiquement, un petit 100 kg, une carapace aussi longue que large et une gueule énorme… vous vous dites, elle a sûrement fait une crise cardiaque! C’était lors de notre premier arrêt snorkeling dans les tunnels de lave. Dario, le guide, me tire la main et me met pratiquement face à la gueule protubérante du reptile! Elle est superbe, et gigantesque! Je peux observer les moindres détails de ses pattes, les plis autour de ses yeux, le cuir épais de sa gueule, les fontanelles de sa carapace. Chose marrante, étrange ou stupide, à vous de décider, je pense à Crush, la tortue la plus cool de l’océan, du monde de Nemo. Force est d’avouer que Pixar a bel et bien capté l’esprit de la tortue, sa nonchalance, sa lenteur, et sa « coolitude »!…


Credits a Miles pour ses fantastiques vues sous-marines

Tête-à-tête avec des requins
Rassurons-nous, je ne serais pas là à écrire cet article s’il s’agissait des grands requins blanc, buveurs de sang et amateurs de chaîr fraiche, recherchant avec avidité la moins goutte de sang qui marquera le début d’atroces souffrances… je dois cependant avouer que ces pensées morbides m’ont hanté quelques instants alors que Dario me tira à 3 mètres sous l’eau dans une petite cavité dans laquelle vaquaient 5 requins coraliens, m’y maintenant, sa main sur ma tête, de longues secondes, le temps pour moi de bien profiter de la vue! Ces petits requins, végétariens, d’un mètre de long semblent être des modèles réduits de leurs fameux confrères, ils sont néanmoins pourvus d’une belle dentition, qui leur permet de déguster petits poissons et coraux.