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Enfin, le jour J est arrivé ! Je tiens ici à vous accompagner dans mon « expérience » du Machu, ses moments choisis, car, comme Angkor, ce site fabuleux regorgeant d’histoire et de spiritualité se ressent, se vit et invite à la contemplation. Peut-être est-ce les 3 jours de trek précédent, ou peut-être est-ce la formidable, lente et difficile ascension à 4 heures du matin des 1543 marches rocailleuses nous menant à destination, mon expérience du Machu restera quoiqu’il en soit l’un des souvenirs les plus édifiant de mon existence.

Arrivée en haut des marches et à l’entrée du site, les jambes flageolantes et le souffle court, j’exulte de voir les premières lueurs rosées du soleil s’élever des montagnes environnantes: le temps est clair, il n’y a aucun nuage en vue. Nous entrons enfin à l’intérieur de la fameuse cite. Alex, notre guide qui ne sert toujours à rien, nous rabat les oreilles d’explications réchauffées et erronées (je le découvrirai plus tard), dans un anglais hésitant. Il perd toute notre attention alors que le soleil se met à poindre à l’exact sommet de la montagne la plus à l’est; lentement mais sûrement, les faisceaux lumineux, presque irréels, de ses rayons recouvrent petit à petit le majestueux Huayna Picchu d’une couleur or; d’abord son sommet, telle une calotte dorée, pour descendre le long de son flanc recouvert de végétation, puis terminer sa course sur les ruines de l’ancienne cité . Nous sommes en admiration devant ces jeux de couleurs chaudes et remontons en pensées à l’époque des Incas, embrassant avec eux le concept d’adoration du soleil qui prend ici tout son sens.

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Notre groupe se disperse, je pars seule pour la Puerta del Sol, ou Inti Punku, le point d’entrée du site par le célèbre Chemin des Incas. La montée est sportive mais il me semble être insufflée d’une énergie toute particulière. Tous les sens en émoi, je marche d’un bon pas sur le chemin pourtant très escarpé. Comme dotée d’un 3eme poumon, je ne ressens plus la fatigue, mon souffle est solide, mes jambes avancent comme portées par des échasses. Je croise sur le chemin quelques personnes de mon groupe qui me demande d’où diantre je tiens mon énergie! La réponse est toute trouvée je pense… du site émane une véritable magie et j’en ai l’intime conviction alors que j’arrive au bout de mon chemin, à 2745 mètres d’altitude. Devant moi s’ouvre une vue extraordinaire. Je m’y installe et y reste 1h30; je lis, écris et contemple, extasiée, cette minuscule cité enfouie au milieu des montagnes gigantesques, baignée d’une lumière chaude par un soleil toujours très présent; à 600 mètres en contrebas, le filet de la rivière Urubamba dessine des sillons sur des kilomètres.

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Je repartais tantôt en sens inverse, m’arrêtant régulièrement me revigorer de cet air si pur et de cette vue si unique. Le site s’est alors vidé de la moitié de sa population de touristes, une calme olympien règne sur le site; il semble que mes compagnons de voyage soient, comme moi, envouté par le caractère sacré du lieu, et respectent sa plénitude dans un silence entendu.

Après d’autres pérégrinations autour du site, seule ou avec mes amis suisses, je profitais de ma dernière heure assise sur un tapis d’herbe verte face au Huayna Picchu dominant les ruines (la fameuse photo des guides). Je l’ai vu et revu cette photo et pourtant, tout semble si différent! De menaçants nuages noirs avancent sur la face est du Huayna Picchu, créant un contraste saisissant avec les rayons du soleil illuminant encore la face est de la « jeune montagne », d’une clarté presque mystique.

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La journée s’achève, il me faut fermer la page de cette incroyable aventure. Vous l’aurez compris, le Machu m’a conquise! Mes attentes étaient pourtant élevées, le résultat a été au-delà de toutes mes espérances! Je recommande fortement, à ceux qui ont la chance de le découvrir et/ou le redécouvrir un jour, de prendre son temps! Ne prenez pas le premier train, profitez de ce lieu sacré et laissez-vous, comme moi, envouter par sa magie…