Phnom-Wat-2

Il est 10h, le soleil est déjà bien haut dans le ciel et nous étouffe de sa chaleur moite et ardente. Je ferme la porte de ma chambre, prête pour mon excursion journalière. Après 20 minutes de marche, cordialement interpelée par des dizaines de chauffeurs de touk-touk et de motos qui pensent que j’ai perdu la tête, le temple de Phnom Wat émerge d’un rond point boisé.

Je rentre par une des entrées du splendide parc entourant le temple, où des dizaines de cambodgiens se prélassent sur des bancs en bois et en pierre (sponsorises par Siam-Cat, serving our nations). Je gravis les hautes marches en pierre bordées de sculptures de serpents gigantesques, les naga, ces cobras a multiples têtes, gardien des richesses de la terre, et découvre le temple scintillant, réfléchissant ses dorures à la lumière blanche du soleil.
La légende de la construction du temple remonte a 1373, elle est très fameuse car à l’origine du nom même de la ville de Phnom Penh. C’est en effet à l’initiative d’une Madame Penh, richissime veuve, que le sanctuaire fut construit sur une colline (Phnom) après qu’elle eut trouve des statues de bouddhas en bronze et en pierre dans un tronc d’arbre échoué sur les rives du Mékong, bois ensuite utilisé pour la charpente du sanctuaire.
L’intérieur du temple est petit mais dense. Les dizaines de Bouddhas de Madame Penh me regardent, debout, assis ou couchés. Chacun porte une fleur de lotus sous laquelle repose des billets de riels. Un bouddha en bronze doré de près de 4 mètres domine et semble imposer le calme olympien, propre aux lieux sacrés. Les murs et plafonds sont intégralement couverts de fresques encadrées de dorures illustrant chaque étape de la vie de Bouddha. Les Khmers viennent s’y recueillir, s’agenouiller sur le grand tapis tressé déroulé devant l’autel et bruler des encens. Je m’y assois également, me laissant imprégner de l’esprit magique des lieux.
Mon tongs rechaussées, je sors du temple et entreprends de le contourner. Un petit autel est dressé a la gloire de Madame Penh, représentée par une petite statue.
Une immense stupa de près de 40 mètres s’élève, accolé au temple, me laissant pantoise tant on pourrait croire qu’elle a été construite la semaine dernière. Et pour cause, elle date de 1925 et contient les cendres du roi Ponhea Yat qui a déplacé la capitale d’Angkor à Phnom Penh en 1435. Le blanc immaculé aspect plâtre de l’immense construction contraste avec les dorures et couleurs chaudes du fronton du temple.

Je redescends par le parc, le nombre et la variété d’arbres différents sont saisissantes, dommage que je ne sois pas une spécialiste! Après m’être renseignée, le parc recouvre une quarantaine d’espèces ce qui en fait un des espaces boisés les plus variés du Cambodge. Les feuilles, frappées d’une douce brise ô combien sympathique, laissent échapper un doux frémissement occultant même le bruit des touk-touk au loin. Je croise des touristes, divers et variés, de l’Américaine photographe professionnelle dont la seule vue de l’appareil photo me donne mal au dos, à deux demoiselles malaises, coiffées d’un voile rouge et perchées sur des talons de 10 cm. Je souris à la vue de leur démarche faussement décontractée sur les pavés défoncés du parc; moi qui arrive à me tordre le pied en tong…
Je sors du parc, accueillie par des dizaines de chauffeurs de touk-touk aux larges sourires, continuer ma découverte de Phnom Penh…

Un des majestueux et effrayant naga bordant l’accès au temple

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Magnifiques Bouddhas
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Le parc aux 40 essences
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