Nous commençons à marcher à Besi Sahar (820m), un trek au coeur de la splendide vallée Marsyangdi jusqu’à Manang (3,540m), sur une partie de l’ancienne Route du Sel, une marche sportive au sein d’une campagne traditionnelle, bucolique et verdoyante, avant de continuer vers la haute montagne.
C’est en tee shirt et short que nous parcourons les petits sentiers longeant les champs de mais et les rizières, que nous traversons les immenses ponts suspendus en bois (pas toujours très stables) au dessus d’une rivière Marsyangdi bouillonnante, que nous grimpons les collines et traversons les villages, plus pittoresques les uns que les autres, dominant de vastes terrains agricoles, que nous passons sous d’imposantes chutes d’eau projetées des versants de montagnes rocailleuses au coeur des gorges du Marsyangdi ou que nous gambadons gaiement dans de denses forets de pins.
Des que nous levons les yeux, s’imposent à nous les pics enneigés des chaines de montagnes du Manaslu et de Lamjung, qui se détachent d’un ciel bleu profond et des collines verdoyantes, nous rappelant notre humble condition au sein de ces gigantesques merveilles: une splendeur!
Jour 1: je suis enchantée par tous les petits villages que nous traversons et les jolies rencontres que nous faisons. Les enfants accourent vers nous joignant leurs petites mains en nous criant Namaste (Bonjour en népalais), ils sont à croquer…
En attendant le diner dans notre petite auberge à Ngadil (930m), avec Alain, un français en trek avec son guide Surajhut, le guide le plus zen que j’ai rencontré, un yogi première classe qui nous joue un petit morceau de flûte de pan devant un Dil tout sourire…
Pause déjeuner à Ghermu (1,160m) niché au milieu des cultures en terrasse.
Un couple atypique…
Elle est belle… de loin! :)
Sarah dans d’unique rue du petit village de Jagat (1,300m), après une superbe balade sur un sentier le long de la vallée plongeant à des centaines de mètres sous nos pieds. Le shopping center est mémorable!
Dil s’arrête tenter sa chance à ce jeu typique népalais: un tapis de jeu, des dessins, des dés et un dealer malhonnête, la recette pour faire perdre à Dil toute sa fortune!
Je rencontrai au tout début de mon aventure, Joan, un catalan trekker 1ere catégorie très sympathique, Sarah, une anglaise inoubliable en tour du monde et Adam, un polonais bavard mais adorable aux sourcils toujours froncés. Nous formions une petite dream team bien sympathique durant les 5 premiers jours, avant de nous séparer, de nous retrouver puis de greffer à notre équipe de nouvelles têtes.
Je garderai toujours en mémoire ces moments magiques passés le soir autour d’un fourneau, enroulés dans nos polaires et ragaillardis par un bon thé chaud, pendant lesquels nous partageions des bouts de nos vies, de nos envies, de nos passions…
Notre dream team au départ du 3e jour. De gauche à droite: Sarah, Dil, moi-même, Adam et Joan.
Sur la route de Tal, une balade mémorable au milieux des cascades et des pics rocailleux, des paysages à couper le souffle
On ne rêve pas, dans ces paysages presque tropicaux vivent des singes, en grand nombre, qui nous regardent avec grande curiosité cracher nos poumons dans une longue et sinueuse montée!
Cette chèvre me donne encore la chair de poule…
Arrivée à Tal (1,700m, au loin!), superbement niché au creux de la vallée. Fondé pour le tourisme-trek dans les annees 70 et majoritairement peuplé de Tibétains, le village n’en reste pas moins charmant. Pause thé-chapatis (pains indiens) avant de repartir tous revigorés pour Danagyu
Tout le monde reconnaitra cette plante aux feuilles si caractéristiques. Avis aux amateurs donc, des centaines de plants de marijuana bordent les sentiers des Annapurna! J’ai eu ici la chance d’en trouver encore un avec ses feuilles, bien sûr, touristes ou locaux confondus ne résistent pas à la cueillette…
A quelques centaines de mètres d’arrivée de Danagyu (2,285 m).
Petit-dej en terrasse, il fait très froid (mes oeufs brouillés aussi…) mais le lever de soleil est immanquable
Passage à Timang (2,495m), 14 maisons au total, et beaucoup de bonne humeur avec 2 enfants avec lesquels nous jouons 20 minutes puis un groupe d’écoliers et leur maitresse dansant et chantant, entrainant une Sarah aux anges dans leur tempo
Balade au milieu des pins, et des chèvres, avant l’arrivée à Chame (2,670m), une « grande » ville où les lodges alternent avec les boutiques pour trekkers. Nous aimons son imposant chorten aux couleurs vives et le vieux Chame qui s’ensuit, ses petites maisons très typiques et son charme local.
Jour 5, nous repassons le chorten ci-dessus et le vieux Chame avec un troupeau d’ânes en destination de Pisang. Nous marchons 2 bonnes heures avec le troupeau, je papote avec le « responsable » qui m’informe qu’un bon âne coûte 100,000 rs (soit 750 E). Quel plaisir de trekker au son des clochettes qui se balancent joyeusement autour du cou des ânes, sur un sentier à moitié défoncé, et une vue sur le Mont Manaslu et une partie des Annapurna.
Arrivée à Lower Pisang (3,200m), où nous nous arrêtons pour la journée.
L’après-midi, après un bon curry et une petite sieste, nous grimpons à Upper Pisang (3,300m), un petit village très pittoresque en haut duquel nous trouvons une magnifique gompa de laquelle nous admirons un coucher de soleil remarquable sur les Annapurna, assis sur un mini tabouret, un hot lemon à la main. Les derniers rayons du soleil obliquent sur les sommets enneigés devant nous; un moment de contemplation partagé avec autres locaux et trekkers, tous réunis dans un silence entendu: c’est tout simplement magique.
Le fameux fourneau! Ici au Mona Lisa (oui oui), notre petite auberge à Lower Pisang. Déjà très occupé (il ne chauffe généralement que dans un tout petit rayon) par des Chinois! Je taille la bavette avec ma voisine et bientôt copine du Henan, trop heureuse de trouver un autre trekker parlant mandarin.
Sur la route de Manang. Ici le très joli village de Mungjit et son magnifique moulin à prière (que nous ne manquons pas de tourner, de la main droite comme il se doit)
Une autre journée mémorable au sein de paysages grandioses…
Sarah ne résiste pas à la folie du shopping qui s’empare soudain de nous!
Nous arriverons enfin à Manang (3,500m) où nous passerons la journée suivante en « repos » pour s’acclimater. « Repos » est un bien grand mot, nous ne résisterons pas à grimper le glacier de Gangapurna (quand on aime…), à découvrir dans le prochain post…
6 comments
angeline says:
Déc 14, 2013
Merci, c’est magnifique!
lili
Bernard says:
Déc 14, 2013
Superbe! On rêve de faire ce trek.
Par contre « Pan sur le bec » comme on dit dans le Canard : ce n’est pas une flûte de Pan mais une traversière. La flûte de Pan tu l’a plus certainement croisée dans les Andes sous un bonnet à oreilles.
Nous sommes impatients de te voir monter un peu en altitude.
Bises
Marjo says:
Déc 14, 2013
Ahaha merci Bernard! je corrige ca immediatement :) la suite pour bientot, j’ai eu la chance de ne pas du tout souffrir de l’altitude, mais d’autres elements de la nature se sont reveles pour le moins challenging! A tres bientot, grosses bises a tous les 2!
Bernard says:
Déc 15, 2013
Si tu en as l’occasion, à ton retour au Pecq, essaie de regarder le reportage passé sur France 2 le 15 décembre à 13h30. Le tour des Annapurna par un groupe de handicapés en voiture adaptée, amputés etc..
C’est très beau
Bises
HEROIN Philippe says:
Déc 28, 2013
Superbe! Ça me rappelle tant d’autres souvenirs.
Sigrid says:
Jan 9, 2014
Magnifique!!!