Le trek de l’Annapurna Base Camp (ABC), autrement appelé le trek du sanctuaire des Annapurna, est un autre grand classique népalais menant aux pieds des Annapurna en plein coeur du massif, que nous entreprenons de Ghorepani. Après un circuit si formidable et me sentant toujours une forme olympique, mon Dil également en pleine forme, je ne pouvais que prolonger cette expérience au cœur de l’Himalaya…
Avant de quitter définitivement le circuit, nous ne pouvons manquer de grimper Poon Hill, pour profiter d’un panorama époustouflant sur les plus fameuses hauteurs népalaises, de la chaine des Dhaulagiri jusqu’aux Annapurna. C’est en début d’après midi que nous gravissons, Dil et moi, la longue volée d’escaliers en pierre et marbre brut nous menant en 40 minutes au sommet de la colline, à 3,210 mètres.
Waouh, quelle vue! Quelques jeunes népalais occupent le mirador à grand bruit, mais dès leur départ, nous nous retrouvons seuls devant ce paysage à couper le souffle. Les quelques cumulus gommant certains sommets n’enlèvent rien au charme indescriptible de l’endroit, au contraire! Nous nous posons sur un des petits bancs métalliques et contemplons en silence, enchanté par la magie de l’endroit, son calme, sa sérénité.
Le lendemain, nous coupons vers l’est direction Chuile (2,300m) que nous atteignons en 5 heures, après une pause déjeuner à Tadapani (2,630m); au menu: patates roties sur vue grandiose.
1 petite heure plus tard, nous descendons sur Chuile (2,300m) où nous restons une nuit dans une auberge dominant d’un petit plateau herbeux toute la vallée du Kimrong Kola, sous l’oeil du Machhapucchre, ce pic pointu de 6,693 mètres. Ce nom imprononçable signifie queue de poisson en népalais et est considéré comme l’un des plus beaux sommets. Il est surtout sacré et par conséquent formellement interdit aux alpinistes.
Le lendemain, nous partons aux aurores direction Sinuwa (2,340m). Ne nous méprenons pas, ce n’est pas un petit dénivelé de 40 mètres qui nous attend mais un gros de… 800! Tout commence par une longue descente au creux de la vallée à travers les rizières et les cultures en terrasse; plus de pics enneigés au-dessus de nos têtes, juste du vert à perte de vue et des paysages bucoliques comme on l’aime.
Ce petit buffle est exactement âgé de… 1 heure!
Ici, point de machines industrielles, le millet est encore battu à la main, et par toute la famille
Après la descente, ça remonte sec! De gros escaliers (et ce n’est que le début…) nous mène jusqu’à Chomrong (2,140m). Le Chromrong touristique succède bientôt au village local; nous y trouvons une tripotée de lodges et… une boulangerie allemande! Que de bonheur ce petit chausson aux pommes…
Niché sur une hauteur, Chomrong où « le village aux 2000 marches » comme je l’ai appelé, offre un panorama incroyable sur le Machhapuchhre.
De là, nous descendons les fameuses 2000 marches (que j’ai compté lors de notre laborieux retour!), de bonnes marches en pierre dures et irrégulières à souhait. Nous voyons bien d’ici le chemin à parcourir pour atteindre notre destination du soir, ce minuscule sentier serpentant la montagne d’en face jusqu’à ces quelques toits bleus au loin.
Ce pont marque la début de la montée; une ascension qui va nous mener jusqu’à l’Annapurna Base Camp sur un denivelé de 1,760 mètres en seulement 3 jours, autant dire qu’il ne faut pas compter sur une descente avant notre retour. En 1h30, nous atteignons Sinuwa, la montée est exténuante, le soleil tape très fort, nous sommes chanceux mais quelle chaleur!
Sinuwa: je retrouve mes copines américaines, Maggie et Emma, rencontrées à Chuile, 2 demoiselles en voyage de 2 mois en Asie et trekkant avec un guide psychopathe (comprenez psychorigide) nous grimpons les derniers 500 mètres ensemble avant de nous écrouler sur les petits lits de notre auberge: il n’est que 13h et sur les conseils de Dil, nous nous reposons le reste de la journée.
Un panneau pour le moins insolite, à l’attention des carnivores…
Emma et Maggie dans la petite salle à manger de l’auberge
C’est également ici que je rencontre Rianna, une hollandaise globetrotteuse solitaire très sympa avec qui je partage ma chambre. Nous ne savons encore pas que nous finirons le trek ensemble!
Le lendemain, à présent accompagnés de Rianna, nous reprenons notre montée direction Bamboo (2,335m) puis Dovan (2,505m), nous retrouvons la jungle et un petit sentier tapissé de feuilles; ô combien agréable après nous être cassé les genoux sur un millier de marches.
Arrivés à Himalaya (2,920ù), un village qui porte bien son nom; avec sa vue sur le Machhapucchre et ses 2 petits lodges servant une cuisine copieuse mais dispendieuses, nous sommes au paradis.
Dernière montée très sportive jusqu’à Deurali (3,230m) où nous passons la nuit avant l’ultime montée jusqu’au camp de base…
Hommage à la chambre la plus pourrie que nous ayons eu du trek! Dieu merci, il n’y a pas d’insectes à cette altitude..
Le lendemain, nous nous levons à 5h pour un départ vers le Machapuchre base camp (MBC) dès 5h30. La journée commence mal, le manager de notre auberge, déjà mal aimable la veille , ne s’est pas levé pour nous préparer le petit-dej, pourtant négocié la veille. C’est donc de mauvais poil et le ventre vide que nous partons pour le MBC, il fait encore nuit noire, la montée est très difficile, le sentier très casse-gueule. Notre bonne humeur revient cependant rapidement à la vue d’un ciel sans nuages!
Nous évoluons au milieu de montagnes rocheuses aux formes dantesques
1h30 plus tard, nous apercevons enfin un toit bleu: le camp de base! et accessoirement, notre petit-dejeuner! Nous nous octroyons d’ailleurs un petit-dej gargantuesque en récompense de notre trek matinal, mais également en prévision de notre ascension vers l’ABC, enfin…
Nos copines américaines viennent juste d’en revenir, il n’est pourtant que 8h30 mais elles ont opté pour l’option lever de soleil à 5h30 du matin, superbe bien sûr mais quel froid nous disent-elles!
Nous partons à 8h45 vers notre destination finale, et serons heureuses de réaliser que c’est bien la meilleure heure pour profiter au maximum de ce site absolument extraordinaire…
